paroles

le portrait

2023

Raconte-moi tes histoires grand-mère
Comment pourrais-je m’en lasser
Repasse ta mémoire à l’envers, sans la froisser
Ne m’en veux pas si je ne suis pas passé te voir
Rien qu’une fois cette année
J’avoue, en douce, tu aurais pu t’envoler

J’admire ta beauté grand-mère
Avec tes cheveux blancs
Comme une fleur d’été au coeur de l’hiver
Arrête un peu de me parler
De la mort qui t’attend chaque soir
Ne vois-tu pas qu’elle t’a laissé tomber
Ton départ vient d’être retardé

Ne ferme pas les yeux grand-mère
Je t’en prie laisse-moi les regarder
Ces deux belles âmes solitaires
Juste avant que tu t’endormes en silence ma centenaire
Fais-le encore patienter
Fais-toi encore encore encore désirer
Fais-toi encore encore encore désirer
Fais-toi encore encore encore désirer
Attends encore encore encore une nuit
Attends encore encore un peu mamie.

Il m’a fallu du temps pour te faire une place
Au travers du ciment qui remplit mes godasses
Je regrette pourtant d’avoir trop attendu
J’aurais mérité il me semble de finir tout seul sur mon cul
Je ne sais pas comment j’ai pu te résister
Mais repousser le temps, c’est ma seule façon d’espérer
Aujourd’hui je peux enfin imaginer
Me comporter bien mieux que ce que j’ai pu te montrer

De nous, qu’allons-nous faire
De nous, je ne peux me défaire
De nous, on ne peut qu’être fiers
De nous

Je t’ai fait don de mes excuses, bien plus que de mes baisers
Le temps n’est plus à la muse, c’est beaucoup trop démodé
Pourtant je garde encore, cachée dans les méandres
De ce tout maigre corps, de la tendresse à revendre
J’en ai un peu pour toi et beaucoup pour les autres
Je ne saurais dire pourquoi et ce n’est pas ta faute
Mais ce dont je suis certain, c’est la violence du propos
De ton absence que je crains, je te veux contre ma peau

De nous, qu’allons-nous faire
De nous, je ne peux me défaire
De nous, on ne peut qu’être fiers
De nous

Avant que tu t’en ailles rejoindre d’autres corbeaux
Je serai sentimental, pas seulement dans mes mots
Et même s’il est trop tard pour qu’un amour existe
Je te veux dans mon regard, ne t’en vas pas tout de suite.

Toi qui ne poses que des cœurs
Sur la vitre que tu aimes embuer
Et moi qui les efface de peur
De les sentir battre sans l’avoir demandé

Je sais les mots que j’ignore
Et que je ne dis pas d’ordinaire
Mais je connais les décors
Qui peuvent déjà nous plaire

La chaleur de Séville
Les plages de St Malo
Les gondoles à Venise
Les pieds au bord de l’eau
Et à l’aube de la nuit, t’avouer alors
Je t’a…

Toi qui ce jour de février
Ne demandes rien qu’un peu de poésie
Quand moi la tête encore en janvier
Je traîne un peu à te parler d’aujourd’hui

Je sais les mots que j’ignore
Et que je n’ose pas dire d’ordinaire
Mais si tu lisais mon corps
Tu les verrais en chair

La chaleur de Séville
Les plages de St Malo
Les gondoles à Venise
Les pieds au bord de l’eau
Et à l’aube de la nuit, t’avouer alors
Je t’a…

Tu regrettes mon vocabulaire
Je le vois, je le vois
J’aimerais tant voir le monde à ta manière
Mais je ne sais pas, je ne sais pas

Les jardins de Paris
Retour à St Malo
La beauté de nos nuits
Quand me viendront ces mots
Que j’oserai te dire sans le moindre effort
Je t’a…

La chaleur de Séville
Les plages de St Malo
Les gondoles à Venise
Les pieds au bord de l’eau
A l’aurore de ma vie, t’avouer sans gêne
Que je t’ …

Montre-nous un sourire ou fais tout comme
Pas besoin de rougir chaque fois que l’on te nomme
Ou t’applaudit, petit bonhomme
Range donc ta modestie
Oublie tous ces bouts de gomme

Qui traversent ton visage
Sous l’ombre pleine de tout ce maquillage
Qui te blessent plus qu’ils ne soulagent

Pourquoi blanchir tes yeux ou les poser sur le sol
Une mèche de cheveux ne cache pas tout un homme
Silencieuse est ta parole
Devant l’infini des mots bleus

Tu n’as que des bouts de gomme
Qui traversent ton visage
Sous l’ombre pleine de tout ce maquillage
Qui te blessent plus qu’ils ne soulagent

Laisse vivre le beau de la tendresse
Que tu as gardée bien au chaud
Que la tristesse s’étiole
Effaçant chaque forme
De tous ces bouts de gomme

Effacés de ta trogne
Adieu les bouts de gomme
Disparus de ton visage
Vois l’ombre nue de tout ce maquillage
Qui ne te blesse plus

Ils promènent même sous la pluie
Leur bonheur indécent
Sans gêne mais non sans bruit
Sous les yeux des passants

Mais qui sont-ils
Pour aveugler nos ombres
De leur sublime lueur qui vagabonde

Tout autour d’eux le monde disparaît
Dans un silence radieux
Il paraît que je les envie un peu

Ils fascinent par leurs couleurs
Leur sourire ambulant
Ne s’abreuvent plus de pudeur
Ne font même plus semblant
Que reste-t-il de nos âmes en chantier
Elles scintillent bien moins à leurs côtés

Qu’ils sont beaux d’être sans raison
Comment renaître sous leur nom
Comment être comme eux

Mais que faut-il pour que s’éloigne à grands pas
Ce rêve inutile, je ne veux qu’être moi

Juste moi, juste moi.

Tu m’as bien raturé le portrait
Saccagé des années de progrès
Mais j’en demande encore en secret
Quelle connerie je fais là
Et tout ça parce que toi, tu me plais

Je m’étais pourtant juré qu’à la prochaine idylle
Je prendrai mon armure, sans avoir fière allure
Je pourrai m’abriter
Mais tu as tout détruit c’est l’heure de mon exil
Je dois faire ma valise
Et quoi que tu en dises, rien ne me fera rester

Je m’en vais (x3)

Tu me fais la promesse d’un avenir plus doux
Quelque peu épineux, ça fait partie du jeu
Celui de l’amour
Mais tes mauvaises manières me reviendront toujours
A peine le dos tourné, tu m’envoies ton armée
Pour me mettre à genoux

Tu répètes sans cesse que ce sera la dernière
Je connais ta nature, ne sois pas si sûre que jamais ne revienne
Cette envie de tendresse qui se change en injures
Il me faut te quitter sur la pointe des pieds
Pour pas que tu me retiennes

Je m’en vais (x3)

Je sais ton joli coeur, je sais ton amitié,
Mais ils ne durent jamais, c’est là que tes regrets
Font leur si belle entrée
Tu connais tes erreurs, je sais tes excuses
Mais je ne suis pas de ceux qui pardonnent pour si peu
Quand toi ça t’amuse

Alors
Je m’en vais (x5)

J’efface tous mes jours un par un
Sans jamais quitter la route
De ces blancs lendemains

Je vends mon temps au quotidien
Qui ne me laisse rien
Qu’une place parmi les autres

Quand ton regard vient éveiller mes ombres
Que le souffle de ta voix retient les secondes
Je prends le large pour explorer ton nom
Et les couleurs que tu répands tout autour du monde

J’ai peur de partir avec moi
Au risque d’effleurer les doutes
Tatoués sous mes pas

Je sais le décompte des heures
Qui n’affiche que l’erreur
Dont je suis le héros

Quand ton regard vient éveiller mes ombres
Que le souffle de ta voix retient les secondes
Je prends le large pour explorer ton nom
Et les couleurs que tu répands tout autour du monde

Quand ta lueur ramène les saisons
Que les nuances de ta voix enfin me répondent
Je prends le large en oublie ma maison
Il n’existe aucun autre toit que celui de ton monde.

Elle n’a pas d’équivalent, je crois
Je ne lui ai même pas prononcé
Le moindre mot, tout juste un bégaiement maladroit
Comment pourrais-je m’adresser
À cette femme qui ne m’a même pas regardé

Me sourit-elle consciemment, je ne sais pas
Je n’ose pas lui demander
Rien qu’à la voir, je devine son parfum délicat
Elle est si douce dans mes pensées
Cette femme qui ne m’a même pas effleuré

Plus elle danse et plus je pense
À nos corps entremêlés
Plus j’y pense et plus mes chances s’endorment
Et meurent sous le nez
De celle que je rêve d’embrasser rien qu’une fois
Peut-être fera-t-elle le premier pas

Plus elle danse et plus je pense
À nous, corps entremêlés
Plus j’y pense et plus mes chances s’endorment
Et meurent sous le nez
De celle que je rêve d’embrasser rien qu’une fois
Celle que je ne reverrai sûrement pas

Elle s’est enfuie en silence, pourquoi ?
Je ne l’ai même pas vue s’en aller
C’est vrai qu’elle est passée tout près plus d’une fois
Mais j’ai gardé tête baissée, c’est tout moi
Devant cette femme, que je n’ai même pas troublée
Cette femme que j’ai simplement regardée.

Dans les pétales d’une naissance
Dans la naissance d’une étoile
Dans les étoiles de ma démence qui se voilent

Dans le regard des passants
Dans le passé de ton cœur
Dans le cœur de l’instant qui se meure

Dans vos paroles tourmentées
Dans le tourment des nuages
Dans les nuages cimentés de ton bel âge

Dans vos nuits alcoolisées
Dans l’alcool de sa sueur
Dans la sueur de ses baisers à ta fleur

Je ne suis pas fou

Dans la buée à ta fenêtre
Dans la fenêtre de ton passé
Dans le passé qui te fouette comme son toucher

Dans la Terre que tu foules
Dans la foule qui t’acclame
Dans le calme de la houle
Dans les houleuses vagues à l’âme

Dans les bruits de l’insipide
Dans l’insipide de ton monstre
Dans ce monstre qui se vide et qui t’inonde

Dans l’incendie au bord des yeux
Dans tes yeux bordés de larmes
Dans l’alarme de ces adieux
Qui sonnait la fin de l’histoire

Je ne suis pas fou (x2)

Dans votre sommeil bercé
Dans le berceau d’une belle histoire
Dans l’histoire que j’ai méprisé à ta gloire

Dans l’amoureux qui se saigne
Dans votre sang désaccordé
Dans la corde qui se resserre
Sur ton joli corps desséché

Dans les nébuleuses obscures
Dans l’obscurité qui t’attend
Dans l’attente qui perdure
Et s’éteindra avec le temps

A la mémoire de jours sans fin
Dans la finesse de nos injures
Je te promets de n’être rien
Qu’une ombre qui te rassure

Je ne suis pas fou (x2)

Il y a bien longtemps, je parlais à ton sourire
Mais là ce sont tes cendres qui répondent à mes dires
Pas la peine de me rappeler que tu n’entendras rien
De ce que je vais te conter, mais ça me fera du bien

Est-ce que le ciel, marraine, est moins lourd à porter
Maintenant qu’il se traîne gentiment à tes pieds
As-tu trouvé l’amour, un de ceux qui guérissent
Demande-le pour toujours et que Dieu t’obéisse

Récupère des étoiles et dessine à ton nom
Sur cette immense toile, ta constellation
Choisis le plus beau nuage, il sera ta maison
Mais gare au voisinage, y’en a partout des cons

Depuis que je te sais là-haut, j’ai moins peur de la mort
Et Renaud a parlé d’un bistro si jamais t’es d’accord
Mais je ne viendrai pas tout de suite, juste le temps d’apprécier
La beauté sans limites du temps qui m’est compté

Aujourd’hui sous la terre tu n’entends plus leurs conneries
Mais c’est moi qui te perds et qui me fait punir
Comme je n’aime pas les cimetières, il me reste la nuit
Pour éteindre la lumière et voir la tienne revenir.

à distance égale

2018

Y’en a qui pleurent, y’en a qui rient
D’autres qui s’effleurent, qui sont polis
Qui bougent les lèvres plus que leurs jambes
T’en as qui rêvent, d’autres qui tremblent
Comme les fans de la première heure
Qui connaissent les chansons par cœur
Ou seulement les fins de phrases
Ils sont sympas derrière mon dos
Mais qu’ils l’écrasent

Dans le noir ils jouent aux grands fiers
Mais faut les voir dans la lumière
Ils passent d’un état de démence
A un état de conifère
Et le grand debout là devant toi
Qui t’empêche de voir ton idole
Tu penches à gauche, tu tentes à droite
Mais derrière c’est une petite fille…
Que tu rends folle

Et puis y’a tous ces amoureux
Mielleux, qui se tiennent dans les bras
Et savourent sûrement mieux à deux
Quand d’autres s’ennuient de n’être qu’à soi
Ils respirent tellement le printemps
Qu’ils me font oublier ceux qui
M’aspirent à détester les gens
Ils sont ce que mes yeux admirent

Ceux qui sous l’emprise d’une plante bizarre
Oublient qu’ils sont seuls au milieu
D’un concert de deux mille vieillards
Qui ne bougent même plus leurs yeux
Ceux qui ne comprennent rien à l’anglais
Et qui pour pas avoir l’air cons
Esquissent un beau sourire parfait
Même quand l’artiste parle déception

Puis t’as le mec pas original
Qui pour fuir l’oppression commune
S’improvise son espace vital
A distance égale de la Lune
Ceux qui dès le silence tombé
Regardent encore vers les étoiles
Ou quittent la salle sans trop se presser
Rejoindre lentement l’être aimé
Qui ne les attend pas

Et puis y’a tous ces amoureux
Mielleux, qui se tiennent dans les bras
Et savourent sûrement mieux à deux
Quand d’autres s’ennuient de n’être qu’à soi
Ils respirent tellement le printemps
Qu’ils me font oublier ceux qui
M’aspirent à détester les gens
Ils sont ce que mes yeux admirent

 

Les dimanches

J’ai gardé cette photo sur laquelle tu m’embrasses
J’ai pensé à Doisneau et à des choses plus dégueulasses
J’ai gardé tous tes mots et ton rouge à lèvres sur la glace

J’ai gravé tes refrains dans le creux de mon oreille
Je les joue chaque matin quand je ne suis pas avec elle
Elle n’apprécierait pas entendre le chant d’une hirondelle

J’ai gardé tes cadeaux dont la plupart m’ont fait chialer
Tes dessins sur ma peau et ton bel arbre défeuillé
J’ai même encore l’écho de ta douce voix parfumée

Mais toi je peux t’oublier
Parce que les dimanches ne me font plus peur
Si le monde les passe à se reposer
Chez moi ils fanent mes fleurs
Je me suis vidé à t’écrire
Mille et un bouquets de chansons
Aujourd’hui il me faut les offrir
A bien d’autres prénoms

Toi je peux t’oublier
Parce que j’ai assez parlé de toi
Dans les motels du monde entier
Devant l’inconnu sur sa croix
Mes bouteilles sont toutes bues
Et je n’ai plus aucune raison
De finir noyé et vaincu
Comme mes plus anciennes illusions

J’ai gardé tes reproches, ils dégoulinent sur ma figure
De ma bouche ils se rapprochent comme pour baiser une rature
Mais au fond de mes poches, il reste un peu de ta verdure

Je garde bien scellée notre folle envie de marmots
Je les entends même se chamailler à travers le rideau
Je ne suis pas devenu taré, non juste à fleur de mots

J’ai même conservé tes larmes pour espérer les faire sécher
Mettre un terme à ce drame de t’avoir tant fait pleurer
J’ai gardé cette flamme si joliment allumée

Mais toi je peux t’oublier
Parce que les dimanches ne me font plus peur
Si le monde les passe à se reposer
Chez moi ils fanent mes fleurs
Je me suis vidé à t’écrire
Mille et un bouquets de chansons
Aujourd’hui il me faut les offrir
A bien d’autres prénoms

Toi je peux t’oublier
Parce que j’ai assez parlé de toi
Dans les motels du monde entier
Devant l’inconnu sur sa croix
Mes bouteilles sont toutes bues
Et je n’ai plus aucune raison
De finir noyé et vaincu
Comme mes plus anciennes illusions

Toi je peux t’oublier
Parce que les dimanches ne me font plus peur
Si le monde les passe à se reposer
Chez moi ils fanent mes fleurs
Je me suis vidé à t’écrire
Mille et un bouquets de chansons
Aujourd’hui il me faut les offrir
A bien d’autres prénoms

Toi je peux t’oublier
Parce que tu as refait ton chemin
Tu n’as même pas eu à chercher
Il était juste là sous tes mains
Pour moi ce fût plus dur
Si j’en ai croisé des conquêtes
Aucune je te l’assure
Ne t’a fait sortir de ma tête

 

le givre

Les cendres de ma plume s’effritent avec le temps
Dans sa fraîcheur posthume, balayée par le vent
Elle n’attend qu’une histoire pour accoucher de mots
Plus l’aube se fait tard, moins l’encre se fait tôt

Une phrase ponctuée après quelques nuits blanches
Aussitôt raturée lorsqu’un soir je m’épanche
Auprès d’une nouvelle qui passait près de moi
Elle s’appelle éphémère mais j’écris de ses doigts

Hallelujah

Sur ma page blanchie par ce trop long silence
Le givre y a fait son nid en niant l’évidence
Mais lorsqu’une goutte tombe
C’est une phrase qui prend vie
Mes doutes chassent leurs ombres
Et je la vois qui grandit

Hallelujah

Au passage d’une bouche le désert se replie
De ses mains elle repousse mes idées évanouies
Rendez-moi cette plume que j’avais déposée
Si la pointe se consume, elle n’a pas trépassé

La neige ne dure jamais, elle fond quand vient l’été
Mon été c’est l’amour mais lui aussi s’est barré
C’est après lui que je courre pour le mettre sur papier
Il ne sort jamais le jour, je n’ai plus qu’à veiller

Oubliées les syntaxes, oubliés les tourments
Ma mine elle, reste intacte au contact du néant
Mais vers quel horizon ont bien pu s’envoler
Les rimes de leur prénom, y’en a-t-il un pour m’aider ?

Mais je sens que ça revient, ça monte et puis ça court
Et ce n’est pas un chagrin qui inspire cet instant court
Il s’en ira trop loin mais au moins j’aurai pu
Mettre un terme à ce rien avant qu’il ne soit plus.

Hallelujah

 

ROI

Il s’émeut à chaque dame
Que viennent croiser ses deux ronds bleus
Il se pleut de quelques larmes
Lorsque s’éveillent les jours heureux
Mais il ne demande que ça
Fragile, entièrement fait de soie
Il s’épuise de celle qu’il ne veut pas
Et qui pourtant ne rêve que de ses pas
Et qui pourtant se crève à le faire roi

On lui a dit d’être un peu seul
De prendre le temps pour renaître
Mais il n’en fait toujours qu’à sa gueule
Contre le temps il aime promettre
Et aussitôt qu’il n’est plus qu’un
Il redevient ce silencieux
Alors il se bat comme un chien
Pour de nouveau compter pour deux

Et lorsqu’arrive un nouveau cœur
Alors peut commencer le drame
De sa vie, celui d’avoir peur
De se livrer corps et larmes
Pour ne pas chuter de trop haut
Ou finir noyé dans l’écume
Rien que lui chuchoter des mots
Devient aussi lourd qu’une plume

Il s’ennuie de celle qu’il n’aime pas
Et qui pourtant ne rêve que du même toit
Et qui pourtant se crève à le faire roi

Il aime à se faire croire que la solitude le fait vivre
Mais qu’en est-il lorsque le soir
De tous ces souvenirs il s’enivre
Et qui le plonge dans le noir
Un noir dont il ne se sent pas libre
Car la plus belle de ses histoires
Est née dans les bras d’une fille

Une de ces reines de l’insolence
Qui manient si bien la beauté
Une de celles qui font offense
Aux colombes immaculées

Ces tendres muses pour qui chaque homme
Et femme seraient prêts à tuer
Pour qui vos excuses s’endorment
Devant autant d’humanité

Il dérive lorsqu’il le voit
L’amour de celle qui le voudrait à son doigt
L’amour de celle qui près de lui meurt de froid
L’amour de celle qui rêve de le faire roi.

 

Les Couloirs de ton Corps

Dans le creux de ta mine d’or se trouve
Mon Dieu qu’il est beau ce trésor du Louvre
Comme un feu de paille qui explose sous ma flamme

Au sommet de ces montagnes pointent
L’infini qui à mes lèvres s’esquinte
Ils suintent sous le doigté du pianiste qui te rend triste

Dans le pli de tes pulpeuses arrogantes
J’y vois le plaisir que parfois tu me chantes
Je deviens récidiviste et retourne au supplice

Au bout de ces deux chemins sinueux
Se rejoignent enfin ces plaines délicieuses
Chaque fois je m’y perds, j’y aperçois la mer

Mais ne le répète jamais
Au labo de ton corps
Je suis et resterai
Le prince que tu implores

A la frontière d’une ville sauvage
J’ai besoin que tu m’escortes
L’humidité s’installe dans ce champ de bataille

Ces dix magnifiques d’une finesse sans pareille
Me forcent à perdre haleine
J’en deviens ton esclave enchaîné à tes fantasmes

Deux jolies plantes en fleurs se présentent à moi
Elles ont la chaleur de ce qui ne s’oublie pas
Et ma bouche en silence vient goûter à la déchéance

Dans ce nouveau royaume où l’inconnu m’appelle
J’y vois de ces merveilles
J’avance dans la pénombre et y creuse ma tombe

Mais ne le répète jamais
Au labo de ton corps
Je suis et resterai
Le prince que tu implores

Mais ne le répète à personne
Dans les couloirs de ton corps
Tes cris d’ivresse résonnent
Même quand tu dors.

le cri du silence

2016

 

Quand je danse avec toi

 

Un regard posé sur moi
C’en est mille autres qui me jugent
Mais qui voient ce que je ne suis pas
Leurrés par ce déluge qui me suit pas à pas

Au centre de l’attention
Je m’imagine ne plus être quelqu’un
Je me souviens de ce garçon que j’étais
Que je redeviens au matin

Mais quand je danse avec toi je ne vois rien d’autre
Que du bleu autour de moi et ce ciel qui devient nôtre
Tous ces yeux qui nous frôlent ne peuvent rien
Contre les tiens faits de ces choses
Qui n’existent que dans tes reins
Allez tourne dans mes bras pour que j’oublie ce monde
Avec tes mains au bout de moi
Et laisse-moi revivre au moins quelques secondes
Que je m’enivre de tes effluves fécondes
Dans une romantique ronde

J’aimerais parfois m’envoler
Sentir le vent dans mes plumes
Et commencer à m’embraser
Tant pis si ma vie se consume
Elle est déjà bien entamée

Au centre de l’attention
Je me dessine esseulé mais content
Face à cet horizon où ne patinent
Que la mélodie du néant et le sourire de mon enfant

Mais quand je danse avec toi je ne vois rien d’autre
Que du bleu autour de moi et ce ciel qui devient nôtre
Tous ces yeux qui nous frôlent ne peuvent rien
Contre les tiens faits de ces choses
Qui n’existent que dans tes reins
Allez tourne dans mes bras pour que j’oublie ce monde
Avec tes mains au bout de moi
Et laisse-moi revivre au moins quelques secondes
Que je m’enivre de tes effluves fécondes
Dans une romantique ronde.

 

Roger

 

Roger c’est le plus beau
Et moi c’est celui que je préfère
Il a toujours les mots qu’il faut
Pour sortir ma tête de sous la Terre

Grégoire aussi je l’aime beaucoup
Quand il me parle de ses conquêtes
À côté de lui je dis rien du tout
Moi ça se résume à deux trois miettes

Y’a Clément et ses longs débats
Auxquels je ne comprends jamais rien
Je ne capte même pas un mot sur trois
Je l’imagine au quotidien

Y’a Mathieu le grand costaud
Avec ses muscles bien dessinés
Pas comme les miens, c’est pas nouveau
Mais y’a vraiment pas de quoi comparer

Mes amis ce sont les miens
Alors pas touche, je vous préviens
Je me suis fait chier à les trouver
Allez vous chercher d’autres copains
Mais pas les miens

Marlène c’est la plus jolie
Celle qu’on est fier de côtoyer
Mais on ne va pas vraiment se mentir
On a tous rêvé de l’embrasser

Et on a tous goûté au vent
Qui vous caresse le visage
C’était peut être pas le bon moment
Autant se donner un peu de courage

Et y’a Olga, c’est la moins jolie
Mais elle est si belle à l’intérieur
Celui qui l’aura dans sa vie
Aura son pass vers le bonheur

Y’a Marie et son air heureux
Qui nous parle tout le temps de son chat
Il est mignon, il est précieux
En attendant il pisse sur moi

Mes amis ce sont les miens
Alors pas touche, je vous préviens
Je me suis fait chier à les trouver
Allez vous chercher d’autres copains
Mais pas les miens
Y’a Lucas le petit oiseau
Qui a dit adieu à sa mère
À nous de le sortir du berceau
Avant qu’il aille se foutre en l’air
Et y’a Sandra la dépressive
Qui pleure trente six fois par soirée
Il lui reste quelques jours à vivre
Depuis maintenant bien des années
Et y’a Théo, c’est le plus sensible
Lui tombe amoureux comme il pleure
Dès qu’une belle femme le prend pour cible
Il est prêt à tout pour son cœur
Et Mélanie et son homme
Lui ça fait longtemps qu’on ne l’a pas vu
Il vit depuis six mois à Rome
On la soupçonne d’être cocue
Et y’a Daniel le musicien
Lui ne peut pas venir sans sa guitare
Si par bonheur il vient sans rien
Il trouve une casserole dans le placard
Et puis y’a Bob le petit marrant
Qui raconte une blague par seconde
On ne les comprend jamais vraiment
À part ses classiques sur les blondes
J’ai oublié ce bon Bruno
Qui n’a qu’un seul nom sur les lèvres
Celui de sa copine Véro
Il en est ridicule et mièvre
En plus elle le prend pour un con
Enfin ça c’est ce que tout le monde dit
Jaloux ? Moi ? Bien sûr que non
Mais je vois qu’elle m’éloigne de lui

Mes amis ce sont les miens
Alors pas touche, je vous préviens
Je me suis fait chier à les trouver
Allez vous chercher d’autres copains
Mais pas les miens

 

l’imbécile heureux

 

Je t’ai dit que ce n’était pas de ma faute
Si je n’étais pas rentré cette nuit
Que si je sens l’alcool et pas la flotte
C’est que dehors il pleut du whisky

Tu m’as dit que ce n’était pas de ma faute
Si mes clés étaient foutues
Que je pouvais les essayer chez une autre
Tant que je me portais disparu

Je t’ai dit que je n’y étais pour rien
Si tu respires à mon retour
Un parfum qui n’est pas le tien
Sur mon corps et tout autour

Tu m’as dit que tu n’y étais pour rien
Que tu voulais me faire voyager
Que mon départ était prévu pour demain
Mais je n’ai que le billet aller

Allez chérie ne fais pas l’imbécile
Heureux que je ne suis plus
Lorsqu’à ma peau tu te défiles
Laissant une marque qui ne part plus
Comme la vision indélébile
De ton si joli petit cul

Allez chérie sourie moi encore
Comme tu le faisais autrefois
Même si tu te forces à la mort
Au moins je mourrai avec toi

Je t’ai dit que j’étais innocent
Pour le rouge à lèvres sur ma joue
Bien sûr tu affirmes que je mens
Peut être me croiras-tu un jour

Je n’insiste pas à t’expliquer
Que c’étaient les lèvres d’une inconnue
A qui je n’avais jamais rien demandé
Elle a insisté et j’avais bu

Allez chérie ne fais pas l’imbécile
Heureux que je ne suis plus
Lorsqu’à ma peau tu te défiles
Laissant une marque qui ne part plus
Comme la vision indélébile
De ton si joli petit cul

Allez chérie sourie moi encore
Comme tu le faisais autrefois
Même si tu te forces à la mort
Au moins je mourrai avec toi

 

Le Cri Du silence

 

Dans une semaine mes petits enfants
Viendront me rendre une visite
Et mon Marcel qu’est-ce qu’il attend
J’aimerais tellement qu’il m’invite
Il attend peut-être que je prenne les devants
Ou qu’on devienne encore plus vieux
Mais moi je n’ai plus beaucoup de temps
Alors laisse m’en encore un peu

La commissure de tes lèvres
Chaque fois que tu me vois
N’indique plus le chemin du ciel
Elle s’effondre juste un peu plus bas
Je sais que ça pourrait être pire
Oui tu pourrais me dire adieu
Mais il me manque ton sourire
Redonne m’en juste un ou deux

Perché sur ces hautes montagnes
J’aperçois mon reflet dans l’eau
Et j’entends le bruit qui s’éloigne
Dans le vacarme de ses mots
C’est sans musique que je danse
Il en faut peu pour être heureux
Comme vivre sous les cris du silence
Allez laisse m’en encore un peu

C’est dans la pénombre que j’écris
Mes plus beaux textes inachevés
Je n’ai que faire du soleil qui
M’éblouit sans même m’inspirer
La lune a bien plus à m’offrir
Elle n’a que du vrai dans les yeux
Mais je sens la nuit s’endormir
Allez laisse m’en encore un peu

On rêve tous d’arrêter le temps
De vivre dans un sourire
Au moins pour un instant
On rêve tous du silence
Dont se nourrit la nuit
Mais le message n’arrive pas jusqu’à lui

Et comme le temps m’est compté
Pour la reconquérir
Je ne veux pas le supplier
Passer ma vie à l’attendrir
Ni même me plier à genoux
Pour voir mon bonheur se courber
Non je n’implorerai rien du tout
J’ai d’autres moyens pour espérer
L’entendre à nouveau me dire
Qu’elle n’a jamais cessé de regretter
J’ai des chansons à écrire

vidéos